Natation
Training
La préparation de natation, moment difficile pour certains et moments facile pour d’autres. Ce qu’il faut retenir c’est que de la piscine à l’eau libre il y a un gap important
EN PISCINE
les lignes, les repères, la facilité
90% de ma première préparation a eu lieu en piscine. J’ai très peu pratiqué en eau libre malgré les conseils de personnes pratiquantes de Triathlon qui ont croisé mon chemin durant ces 11 mois de préparation. Et ce fût à tord, j’aurais très probablement dû beaucoup plus travailler en eau libre, tout particulièrement sur le spot IRONMAN des Sables d’Olonne étant à 1H de route. La piscine est un bon endroit pour s’entrainer (surtout en hiver) mais le confort des lignes, les repères au sol, la température de l’eau etc c’est en effet la facilité. De mon point de vue, il est nécessaire de s’entrainer en eau libre une fois que l’on est à l’aise en piscine, afin de domestiquer les nouveaux éléments qui ne sont pas présents à la piscine.
Déjà l’eau. De l’eau chlorée à l’eau salée il y a fondamentalement une différence certes. Cela peut paraître idiot mais avoir de l’eau salé en bouche en nageant pose plus de soucis que de l’eau chlorée, elle donne plus rapidement soif par exemple. Il faut donc s’y habituer en pratiquant. La température aussi est différente, même si l’on porte une combinaison, il faut déjà s’habituer à la porter (interdit en piscine) puis une température pouvant aller jusqu’à 10 degrés de moins qu’en piscine peut choquer et provoquer une légère crise de panique par exemple.
Concernant mes entrainements, ils se sont fait progressivement entre août 2022 et Juin 2023. Je partais hyper confiant sur cette discipline en août 2022, MAIS une fois le 11 novembre 2022 passé ce fût une tout autre histoire. Pourquoi? La nage en eau libre à cette date pour ma première fois. Et ce fût la douche froide pour les raisons évoquées ci-dessus.
J’ai débuté la natation avec quelques bases acquises gamin (deux ans de compétition entre mes 8 et 10ans)
Toutefois, lors de mon premier « entrainement » en août 2022, j’ai voulu enchainer les longueurs pour voir d’où je partais, et après 16 longueurs d’affilée j’étais au bout de ma vie. Il me fallait maitriser avec aisance 76 longueurs pour prétendre passer la première épreuve d’un 70.3
J’y suis allé par étape, d’abord des séries de 200 mètres sur des volumes de 1000 en tout (avec des pauses entre chaque série) Puis les 200 mètres se sont rapidement transformés en 400 mètres etc. Passer le premier trimestre je me suis concentré sur des longueurs plus longues avec mon premier kilomètre d’affilée avec des micro-pauses quand le cardio ne suivait plus. Le meilleur conseil, aussi simpliste puisse t’il être, écoutez votre corps et allez y à votre rythme en cherchant toujours à progresser. Comme je me dis à chaque entrainement, je dois toujours sortir de ma zone de confort, car c’est en sortant de cette dernière et uniquement en y sortant que je progresse. La progression se fait certes dans la répétition, mais surtout dans l’effort et non le confort.
En eau libre
La perte des repères
Alors soyons honnête, nager en eau libre c’est fondamentalement différent. Et ceux qui vous diront que c’est pareil seront très probablement passés par la case appréhension avant sans vous le dire. Comme m’a dit un pratiquant d’IRONMAN durant ma première préparation « dit toi que 95% des mecs autour de toi sur la ligne de départ seront comme toi, à appréhender l’épreuve eau et seulement 5% seront 100% à leur aise » Et au vue des visages fermés (pas uniquement pour la concentration) que j’ai vu autour des 3200 participants à mon premier 70.3, j’ai su qu’il disait vrai.
Le plus difficile pour moi aura été de ne pas voir le fond de l’eau durant mes entrainements et même durant mon premier 70.3 et forcement le cerveau part dans tous les sens avec des pensées irrationnelles. C’est le plus difficile selon moi, mais comme l’a dit le directeur de course lors du briefing, dites vous que les poissons ont plus peur que vous et que c’est pas la petite bête qui va manger la grosse. Il faut absolument nager en eau libre le plus souvent possible avant son premier triathlon, vous prendrez le risque de vous voir abandonner dans le cas contraire. Même en ayant été plusieurs fois nager sur le spot de mon premier IRONMAN, j’avais nagé avec du courant, avec une eau trouble, avec une eau claire, avec des vagues, RIEN n’a été pareil durant mon premier IRONMAN.
Départ avec 3200 participants (en rolling start par tranche d’âge) des vagues plus hautes que moi une fois à l’eau de la plage à la première bouée, 3 ou 4 abandons de participants à peine arrivés à la première bouée pourtant à moins de 100 mètres de la plage, du courant de la première à la deuxième bouée, et une fois entré dans le chenal du Vendée Globe des algues dans le port qui vous chatouillent les pieds. Ce fût difficile entre la plage jusqu’à la deuxième bouée, j’ai brassé essentiellement, je n’avais pas été me baigner (cela était interdit dans le guide de l’athlète de s’entrainer à l’eau le matin de l’épreuve, bien que beaucoup l’aient fait) donc la combinaison me serrait trop, pas habitué à la température de l’eau, les pensées irrationnelles et la pression de l’épreuve attendue durant 11 mois, la famille qui vient te voir, la peur de décevoir etc… Tout cela pour dire que malgré de nombreux entrainements en eau libre, il faut en faire le PLUS possible dans des situations les plus différentes possibles et plusieurs fois si possible. Rien ne sera jamais comme à l’entrainement au moment de votre triathlon, donc il FAUT ÊTRE PRÉPARÉ.
Concentrez vous sur votre natation durant l’épreuve, comme un mantra, repétez les mouvements en inspectant tout votre corps mentalement, je ne bats pas trop des jambes car je dois les économiser, je rentre bien mes mains le plus loin possible dans l’eau, mon bassin pivote bien, je respire convenablement etc… cela m’a beaucoup aidé à mettre mon cerveau en OFF rapidement sur les pensées irrationnelles de cette discipline, que je pensais maitriser le mieux en début de préparation, mais que finalement, en fin de préparation, je redoutais. Dites vous que vous n’êtes pas le seul dans ce cas.